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Et le bon petit Blaise reprit toute sa bonne humeur, et rentra en chantant à la maison.

« À la bonne heure, dit Anfry ; voilà notre Blaisot qui rentre gaiement. Il n’y a donc pas eu d’orage cette fois-ci, mon garçon ?

Madame Anfry.

Tiens, comme tes yeux sont rouges, mon ami ? on dirait que tu as pleuré… mais oui… bien sûr, tu as pleuré !

Blaise, riant.

C’est vrai, maman, j’ai pleuré ; mais cette fois, c’est ma faute ; je suis un nigaud et un orgueilleux.

Anfry.

Un nigaud, c’est possible ; un orgueilleux, non.

Blaise.

Vous allez voir, papa, que je vaux moins que vous ne pensez. »

Et Blaise raconta bien exactement ce qui s’était passé, supprimant seulement les épithètes injurieuses de Jules.

Anfry examinait attentivement la physionomie expressive de Blaise pendant son récit. Quand il eut fini, il l’attira à lui et l’embrassa à plusieurs reprises, pendant que de grosses larmes roulaient le long de ses joues.

« Tu es la joie et l’honneur de tes parents, mon bon Blaise ; je comprends tout… même ce que tu