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Blaise.

Non, monsieur, pas du tout.

Le domestique.

Comment as-tu expliqué ton absence et ton changement d’habits ?

Blaise.

J’ai dit que je m’étais taché de cirage et que je ne rapportais pas de quoi faire un cerf-volant parce que j’avais oublié de dire que c’était pour M. Jules.

Le domestique.

Eh bien, tu es un brave garçon tout de même ; il faut avouer que tu n’as pas de méchanceté. J’ai eu une belle peur ! La place est bonne ; non pas que les maîtres soient bons ; ils sont au contraire détestables, mais ils payent bien et ne regardent à rien ; on se fait de beaux bénéfices sans avoir l’air d’y toucher ; et toi, Blaise, puisque tu es si bon garçon, nous te régalerons quelquefois d’une bouteille de vin, de liqueur, de café, de gâteaux, d’une moitié de volaille, de toutes sortes de choses. »

Blaise ne comprit pas bien ce que lui offrait le domestique, mais il vit qu’il y avait une intention aimable, et il remercia, tout en emportant les objets qu’on s’était empressé d’apporter.

« Voici, monsieur Jules, de quoi faire votre cerf-volant, dit-il, en posant le tout sur une table.