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pauvre Blaise, dit Mme Anfry en soupirant. On dit : tels maîtres, tels valets. Les valets ne sont pas bons, il se pourrait que les maîtres ne le fussent pas non plus… Comment allons-nous faire ? Ils ne seront pas contents si ton père n’est pas ici pour les recevoir. Un concierge doit être à sa grille.

Blaise.

Voulez-vous que je retourne au château, maman ? Je le trouverai peut-être aux écuries.

Madame Anfry.

Trop tard, mon ami, trop tard ; j’entends claquer des fouets. Ce sont les maîtres qui arrivent. »

Comme elle achevait ces mots, elle vit accourir Anfry, essoufflé et suant, juste au moment où un nuage de poussière annonçait l’approche de la voiture de poste.

Anfry se plaça, le chapeau à la main, d’un côté de la grille : Mme Anfry se rangea avec Blaise de l’autre côté : la berline attelée de quatre chevaux de poste apparut, tourna au galop et enfila l’avenue du château. Elle passa si rapidement que Blaise eut à peine le temps d’apercevoir un monsieur et une dame au fond de la voiture, un petit garçon et une petite fille sur le devant. Ils passèrent sans répondre aux révérences de Mme Anfry et aux saluts du concierge ; la petite fille seule salua.