Page:Segur - Pauvre Blaise.djvu/126

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Hélène n’acheva pas.

Blaise.

Est-ce que vous n’avez pas, un endroit où vous puissiez les loger pour la nuit, mademoiselle ?

Hélène.

Oh ! si fait ; la place ne manque pas ; mais je craindrais que Jules… »

Hélène s’arrêta encore ; Blaise la regarda et, devinant sa pensée, ne la questionna plus ; il lui dit seulement :

« Ils seront mieux ici que partout ailleurs, mademoiselle ; nous les soignerons de notre mieux, maman et moi, pour vous être agréables, car nous ne pourrons jamais oublier que vous seule avez toujours cru à mes paroles et à mon innocence, quand tout le monde m’accusait et me croyait coupable. Je n’oublierai pas votre bonté, mademoiselle.

Hélène.

Ce n’est pas de la bonté, mon pauvre Blaise, ce n’est que de la justice. J’aurais voulu que tout le monde pensât comme moi à ton égard, et ce m’est un grand regret de penser que c’est mon frère qui a donné mauvaise opinion de toi.

Blaise.

Mais vous ne partagez pas cette mauvaise opinion, mademoiselle ?