pris, je les redonnerai au jardinier… Je crois que c’est ce qu’il y a de mieux à faire pour épargner une gronderie à ce pauvre homme… Pourvu que M. Jules n’aille pas encore me faire quelque mauvaise histoire avec ces fleurs… C’est qu’il est méchant, en vérité ! »
Tout en se parlant à lui-même, Blaise ramassait les fleurs, les enveloppait de terre humide, et les replaçait dans sa brouette. Il les amena près de son jardin, où travaillait son père.
« Papa, dit-il, voici de l’ouvrage pressé que je vous apporte ; des fleurs à remettre en état, si c’est possible.
— Les belles fleurs, dit Anfry en les examinant dans la brouette. Mais que leur est-il arrivé ? comme les voilà brisées et abîmées !
— C’est pour cela, papa, que je vous les apporte ; c’est encore un tour de M. Jules, que je voudrais déjouer. »
Et Blaise raconta à son père ce qui s’était passé.
« Je crois, mon garçon, dit Anfry, que tu as eu tort d’emporter les fleurs ; il eût mieux valu les laisser pourrir là-bas.
— Papa, c’est que, d’après ce que m’avait dit M. Jules, je craignais que le pauvre jardinier ne fût grondé. M. de Trénilly ne regarde pas souvent ses fleurs ; si, dans deux ou trois jours, nous pouvons les mettre en bon état et les reporter au