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Blaise partit et ne tarda pas à revenir avec une brouette pleine de toutes sortes de fleurs.

« Il n’y a pas de pensées, dit Jules ; va me chercher des pensées. »

Blaise repartit et revint avec beaucoup de fleurs, mais pas de pensées.

Jules.

Eh bien ! je t’avais ordonné d’apporter des pensées ! Quelles horreurs m’apportes-tu là ?

Blaise.

Le jardinier n’a plus de pensées, monsieur Jules ; elles sont passées ; mais il vous a envoyé en place les plus belles fleurs de son jardin. Il vous demande de les bien soigner pour les remettre dans le jardin quand vous n’en voudrez plus.

— Voilà comme je les soignerai, s’écria Jules en se jetant sur les fleurs, les piétinant et les brisant avec colère.

Blaise.

Ah ! monsieur Jules ! qu’avez-vous fait ? Le jardinier m’avait tant dit d’en avoir grand soin, parce que ce sont des fleurs rares, que votre papa lui a bien recommandées !

Jules.

Ça m’est égal ; et qu’est-ce que ça te fait, à toi ? Le jardinier n’a pas le droit de me refuser les fleurs que mon père paye, et qui sont à moi.