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Et en peu de mots Anfry raconta ce qui s’était passé, sans oublier la visite que lui avait faite Jules à la recherche de Blaise et le départ de Jules tout seul, monté sur son âne.

Le récit franc et ferme d’Anfry fit impression sur M. de Trénilly, qui commença lui-même à douter de la vérité du récit de Jules, mais sans pouvoir admettre chez son fils une pareille fausseté.

« C’est bien, dit-il lorsque Anfry eut fini de parler ; je saurai la vérité ; je reparlerai à Jules. Vous pouvez vous retirer. Anfry, ajouta-t-il en le rappelant, si Blaise est coupable, comme je le crois et comme il l’a déjà été plus d’une fois vis-à-vis de mon fils, j’exige, sous peine de quitter mon service, que vous le fouettiez vigoureusement.

Anfry.

Monsieur le comte n’aurait pas besoin de me le recommander, s’il s’était rendu coupable de méchanceté, de calomnie, de mensonge. Si je voyais mon fils dans une aussi triste voie, je l’en arracherais par la force de mon propre mouvement. Dieu merci, mon fils est franc et honnête, et je n’ai pas à rougir de lui. »

En achevant ces mots, Anfry salua et se retira plein d’indignation et d’irritation contre les mensonges de Jules et la faiblesse du père.