Ma chère Minette chérie, Woldemar m’a dit que ton portrait allait très bien, que Jacques était plus charmant que jamais; il trouve charmante cette gaieté franche, cet œil malin-agaçant et brillant de mon petit Jacques…. Jacquot chéri fera de fameuses parties avec Pierre et Henri[1]. Il me faudra évidemment un âne supplémentaire. J’arriverai, comme tu le sais déjà, jeudi à cinq heures et demie; je serai à la maison à six heures. Woldemar me dit que tu es maigrie et changée ; ta grosse Jeanne te fatigue ; il te faudrait six ou huit mois de repos absolu, complet, sans quoi tu tourneras au squelette comme Mme de R… qui, dit-on, est devenue laide à force de maigreur…
Nathalie reçoit une dépêche télégraphique de la Préfecture qui annonce que les Autrichiens ont passé le Tcssin et sont en Piémont…
Quelle indignité à cet empereur d’Autriche de faire la guerre pour motiver une banqueroute ! immoler des centaines de mille hommes à ses dépenses extravagantes et à sa mauvaise administration financière! Adieu, chère Minette…
- ↑ Ses cousins de Ségur.