fort contrariant ; heureusement que personne ne lui en a voulu et il a eu une réception la plus brillante possible.
Adieu, chère enfant, je t’embrasse. Gaston t’a-t-il
envoyé le premier traité de la Piété ?
Ma pauvre chère petite, j’arrive à onze heures et je t’écris avant de sortir. Je suis peinée de l’effet que te produit cette grossesse. Lutte, chère petite, contre les terreurs qui ne sont qu’une nouvelle tentation de notre éternel et terrible ennemi; repousse les imaginations qui te terrifient et te désolent, et dis-toi d’avance que tu aimeras et accepteras ce. que le bon Dieu voudra bien t’envoyer; une fille sera peut-être l’orgueil et le bonheur de ta vie ; un fils en pourra être de même l’honneur et la consolation. Ainsi tout peut devenir bon et utile d’après notre degré de foi et de soumission. Une grossesse est toujours chose pénible ; aussi que de fautes elle rachète ! une couche est toujours douloureuse et ennuyeuse par ses suites; aussi que de mérites elle peut valoir et comme toutes les impatiences, les privations, les ennuis qu’on accepte, sont comptés pour l’éternité ! Au reste, ce que je veux surtout te dire, ma pauvre petite, c’est que je quiterai Henriette le 3 ou le 4 pour aller passer quinze jours avec toi à Livet ; je ne viendrai pas par Paris, mais par Séez.