mois ; évidemment les parents y ont goûté et regoûté de façon à n’en laisser miette. Quant aux croquignoles, langues-de-chat et autres comestibles moins tentans, je les renouvellerai quand mon petit Jacquot m’en fera la commande.
Ton père va assez bien et toujours mieux ; ce qui m’irrite, c’est qu’il laisse croire que ce mieux est dû au traitement de M. Rayer, qu’il a suivi huit ou dix jours et qui lui a fait un mal si sensible qu’il me disait lui-même : « Je me sens dans un tel état et si mal, de la tête et de partout, que c’est à croire que je vais être foudroyé » (sic). — C’est alors que je l’ai fortement engagé à essayer du moyen conseillé par M. Mazier ; il l’a commencé dès le lendemain, et l’amélioration a été presque immédiate ; ses jambes se sont fortifiées et il a pu faire des courses étonnantes, vu son état récent. La tête a continué à rester embarrassée, grâce à son obstination à continuer les eaux de Vichy ; quand il a consenti à les interrompre, il s’est trouvé débarrassé de cette pesanteur en vingt-quatre heures et l’amélioration des jambes a continué. — De sorte que, lorsqu’on le félicite devant moi de s’être mis entre les mains de Rayer, je rectifie les faits ; je rends à César ce qui est à César et je proclame la science de M. Mazier ; plusieurs personnes m’ont déjà demandé l’ordonnance que tu as envoyée à ton père. Ce qui m’a causé un malin plaisir, c’est le résultat de la seconde visite (très inutile) de ton père à M. Rayer, qui l’a à peine écouté, qui ne lui a rien conseillé : « Mettez des sangsues si vous voulez ; purgez-vous si vous voulez ; continuez l’eau de Vichy si vous voulez ; etc. » De