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INNOCENT.

Bah ! il n’y a pas grand malheur ! Ça ira tout de même.

SIMPLICIE.

Tu es bon, toi ! Je ne veux pas que mes robes soient chiffonnées ; je veux qu’on les accroche.

PRUDENCE.

Où Mademoiselle veut-elle que je les mette ? Il n’y a ni armoires ni portemanteaux.

SIMPLICIE.

Je veux qu’on sorte mes robes.

INNOCENT.

Non, on ne les sortira pas.

SIMPLICIE.

Je te dis que si ; je les sortirai moi-même. »

Simplicie voulut tirer ses robes hors de la malle ; Innocent se jeta dessus et la repoussa. La lutte continua quelque temps assez silencieuse, mais petit à petit s’anima ; des paroles on en vint aux tapes, et les enfants se querellaient avec acharnement, malgré les remontrances de la bonne, quand la tante Bonbeck entra pour connaître la cause des cris et du bruit qui troublaient sa musique.

« Diables d’enfants ! allez-vous finir ! A-t-on jamais vu des enragés pareils ! Faut-il que je prenne mon fouet pour vous séparer comme l’amour des chiens et l’amour des chats ? »

La menace fit son effet. Innocent lâcha Simplicie,