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Cozrgbrlewski tira de sa poche un crochet ; il le fit entrer lui-même dans la serrure de la malle, tourna, retourna, et, à force de tourner et de fouiller, il parvint à ouvrir la malle. La première chose qu’il aperçut fut la lettre de M. Gargilier à Mme Bonbeck, rue Godot, n° 15. Il répéta plusieurs fois en lui-même cette précieuse adresse et fit ensuite une exclamation de surprise, comme s’il venait de découvrir la lettre.

« Quoi ! s’écria Prudence ; la malle serait-elle vide ?

— Bonheur, madame, bonheur ! Voici lettre !

— Imbécile ! lui dit Boginski à l’oreille.

— Tu verras ; tais-toi, répondit de même Cozrgbrlewski.

— Ma lettre ! merci, messieurs, merci ! Que de reconnaissance nous vous devons ! Que de services vous nous avez rendus ! »

Les Polonais saluèrent d’un air satisfait et se retirèrent dans leur chambre, laissant Prudence et les enfants fouiller dans la malle pour y retrouver leurs affaires de nuit. Quand ils eurent fermé la porte :

BOGINSKI.

Pourquoi toi rendre lettre, imbécile ? Nous maintenant devenus inutiles.

COZRGBRLEWSKI.

Imbécile toi-même ! Toi pas voir pourquoi ? Moi courir vite chez Bonbeck ; dire à elle que neveu, nièce et bonne dame perdus, embarrassés. Elle con-