Au bout d’un mois, il fallut répondre à Mme Bonbeck, qui menaçait de venir elle-même chercher son Polonais.
M. Gargilier fit venir Boginski et lui fit voir la lettre de sa sœur.
« Que dois-je lui répondre, mon ami ? Désirez-vous nous quitter et retourner chez ma sœur ?
Oh ! monsieur, moi désire ne jamais vous quitter ; moi suis très heureux ici ; chez Mme Bonbeck, c’est terrible ; moi, j’ai été malade de tristesse et fatigue ; si j’y retourne, serai encore malade ; la vie est si terrible chez elle : toujours musique ou colère.
Comme cela, mon ami, vous seriez bien aise de rester chez moi, près de mes enfants ?
Pas aise, mais heureux, heureux ! Oh ! monsieur, si vous garder moi, pauvre Polonais, jamais je n’oublierai ; serai toujours reconnaissant. J’apprendrai français bien ; je parle déjà mieux ; dans un an, ce sera bien tout à fait.
Alors mon cher, c’est une affaire décidée. Vous me convenez beaucoup ; vous êtes un brave garçon, dévoué, reconnaissant, sage et religieux. Je n’ai pas besoin d’un savant près de mon fils ; vous en savez