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corrigée de vos défauts, et je suis sûre que lorsque nous vous reverrons à la campagne l’année prochaine, vous serez aussi gentille, simple, bonne et aimable que vous l’étiez peu jadis. Il en est de même pour Innocent : ses malheurs au pensionnat ont servi à l’améliorer sensiblement. Adieu donc, mes enfants, au revoir à la campagne. Adieu, Prudence ; vous n’avez rien à gagner, vous ; vous êtes aussi bonne et aussi dévouée qu’il est possible de l’être.

— Madame est mille fois trop bonne, répondit Prudence, en faisant une profonde révérence, et très flattée des éloges adressés par Mme de Roubier à ses jeunes maîtres et à elle-même.

— Moi saluer bonne madame, remercier bonne madame », dit Coz, qui était entré inaperçu.

Mme de Roubier sourit et tendit la main à ce brave garçon, dont elle avait entendu faire un grand éloge par les domestiques. Coz, enchanté, crut bien faire de serrer la main qu’elle lui présentait, et avec une telle force de reconnaissance, que Mme de Roubier poussa un cri, et, secouant sa main :

« Quelle vigueur de poignet, mon brave garçon ! dit-elle en riant. Un peu plus, vous me broyiez les os. »

Prudence fit signe à Coz de s’éloigner, ce qu’il fit avec une promptitude qui témoignait de son obéissance aux ordres de Prudence.