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flets ; elle est si colère et j’ai si peur d’elle, que Prudence et moi nous nous sommes sauvées chez Mme de Roubier, qui nous a donné un petit appartement où nous vivons seules avec Coz, qui est excellent ; Mme de Roubier a dit que j’étais méchante, vaniteuse, ridicule, et je ne sais quoi encore ; elle a raison, c’est pourquoi, ma chère maman, je vous demande bien pardon d’avoir été si méchante, d’avoir voulu absolument vous quitter, et de vous avoir donné beaucoup de chagrin. Le bon Dieu m’a bien punie ; ma tante est méchante comme une gale, Paris est horriblement ennuyeux ; je suis très triste et très malheureuse, et la pauvre Prudence aussi. Je vous en prie, ma chère maman, faites-moi revenir près de vous ; jamais je ne m’ennuierai, jamais je ne m’en irai, jamais je ne bouderai. Je vous prie aussi, ma chère maman, de laisser le pauvre Coz venir avec nous ; il est si bon que je ne sais pas ce que nous serions devenues sans lui ; il sait tout faire, ainsi il sera très utile à papa. Adieu, ma chère maman, je vous embrasse de tout mon cœur ainsi que papa.

» Votre pauvre Simplicie, malheureuse et repentante. »