Page:Segur - Les Deux Nigauds.djvu/341

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’un air féroce et Boginski d’un air de reproche. Boginski ne voyait ni n’entendait, tant il était honteux de la scène qui venait de se passer. Mme Bonbeck continuait à appeler Simplette, Prude et Coz d’un ton plus élevé :

« Taisez-vous donc, vieille folle ! » lui dit un vieux monsieur qu’elle importunait.

MADAME BONBECK.

Je ne veux pas me taire, moi ; je n’ai d’ordre à recevoir de personne. Je n’empêche personne de parler, et je veux parler si cela me plaît.

LE MONSIEUR.

Vous devez vous taire comme nous faisons tous. Vous n’avez pas le droit de troubler la représentation.

MADAME BONBECK.

Je veux avoir ma nièce, et je l’aurai.

LE MONSIEUR.

Quelle nièce ? Vous êtes arrivée en tête-à-tête avec cet infortuné qui sue sang et eau, tant il est honteux. »

Mme Bonbeck se tourna vers Boginski :

« Venez ici, près de moi, mon garçon. Pas vrai, vous n’êtes pas honteux ?

BOGINSKI.

Non, mâme Bonbeck.

— Ah ! ah ! ah ! firent les voisins de Mme Bonbeck, le nom est bien choisi !