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dessus sa chaise et dit à Prudence d’accepter la proposition de Coz.

PRUDENCE.

Mais, mamzelle, vous êtes fatiguée, vous êtes souffrante ; il faut vous coucher de bonne heure.

SIMPLICIE.

Non, non, je ne suis plus fatiguée ni souffrante, dînons vite et allons au spectacle.

Prudence soupira et céda. Simplicie mangea, pressa le dîner de Prudence et de Coz, mit son chapeau, et tous trois partirent pour le cirque des Champs-Élysées. Coz les fit placer au premier rang, s’assit derrière elles et attendit. Le spectacle allait commencer, lorsqu’un tumulte de voix furieuses leur fit tourner la tête. Quel fut l’effroi de Simplicie, quand elle reconnut sa tante accompagnée de Boginski, et qui voulait à toute force pénétrer au premier rang !

« Vous voyez bien, madame, dit un des spectateurs, que c’est plein comme un œuf ; toutes les places sont occupées.

MADAME BONBECK.

Je me fiche pas mal des places occupées ; j’ai pris deux billets de premier rang et je veux m’y mettre, quand tous les diables y seraient.

LE SPECTATEUR.

Vous ne passerez pas, corbleu ! c’est moi qui vous le dis.