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entré tout à fait pendant qu’elle donnait le détail de ses qualités.

« Moi bon à tout, Madame Prude, dit-il, moi savoir tout faire ; soigner chevaux, bêcher terre, faucher herbe, servir dans maison, écrire comptes. Moi domestique-intendant chez comte Wieizikorgaczki ; moi tout dire, tout ordonner, tout faire. Moi aimer maître, moi vous aimer tous. »

Prudence restait interdite ; Simplicie riait.

SIMPLICIE.

Tu vois, Prudence, que Coz nous sera très utile. Si maman veut bien nous faire revenir à Gargilier, nous emmènerons certainement Coz. Papa ne le renverra pas, j’en suis sûre.

COZ.

Merci, mamzelle ; moi apprendre polonais à vous et à frère ; moi aimer campagne, moi aimer tout ; seulement pas aimer Russes ; moi tuer Russes à Ostrolenka à Varshava, partout.

Simplicie riait toujours ; Prudence se rassurait.

COZ.

Madame Prude, si mamzelle veut dîner, dîner prêt ; moi tout préparer. Et si mamzelle et Mme Prude s’ennuient, moi mener au spectacle très joli ; chevaux galopent, hommes sautent ; femmes, enfants dansent, courent sur chevaux ; très joli, très joli.

Les yeux de Simplicie brillèrent ; elle sauta de