Page:Segur - Les Deux Nigauds.djvu/319

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tits misérables, excités par quatre ou cinq mauvais garnements qui avait tramé ce complot et qui avaient attaché le pauvre d’Innocent pour amener le désordre se mirent en devoir de faire subir au pauvre Innocent la punition de sa prétendue trahison.

Dès qu’ils furent enfermés, ils comprirent l’abîme dans lequel ils s’étaient jetés, et le calme se rétablit subitement.

Innocent était encore attaché au banc et cherchait vainement à casser la solide ficelle qui le retenait.

« Tire-toi de là si tu peux, mauvais capon ! cria un des élèves, tu iras nous dénoncer après.

— Il faut l’empêcher de sortir ! cria un autre.

— Et le punir de ses caponneries, dit un troisième.

— Jugeons-le, procédons légalement.

— Oui, pour qu’il s’échappe pendant que nous le jugerons ?

— La porte a été fermée par le pion ; comment veux-tu qu’il l’ouvre ?

— Il sautera par la fenêtre.

— Nous saurons bien l’en empêcher.

— Ne perdons pas de temps, jugeons-le. Moi, d’abord, je le déclare coupable et je le condamne à recevoir cinquante coups de règle sur les reins.

— Moi aussi ! moi aussi ! » crièrent, la plupart des élèves.