messieurs ! » mais ils faisaient semblant de ne pas entendre et de se montrer inquiets de la chute d’Innocent.
« Dix mauvais points pour Gargilier ! cria le maître… Deux cents vers à copier pour Gargilier ! » ajouta-t-il, voyant qu’Innocent restait par terre.
Et comment pouvait-il se relever ? Les camarades venus à son secours le tiraient par les jambes, l’aplatissaient à terre, le roulaient sous le banc sous prétexte de lui venir en aide. Enfin le maître d’étude, outré de colère, arriva lui-même dispersa les élèves en s’aidant des pieds et des poings, et donna une taloche à Innocent toujours étendu. Innocent tira les jambes, le banc suivit le mouvement ; il se leva avança d’un pas, toujours suivi du banc à la grande surprise du maître et à la grande joie des élèves qui laissèrent échapper des rires contenus jusqu’alors.
Le maître se baissa et vit qu’une des jambes d’innocent avait été attachée au banc de la classe ; les élèves l’ayant quitté, Innocent entraînait le banc ainsi allégé.
« Messieurs, cria le maître irrité, vous êtes un tas de mauvais petits drôles, de vrais Satans, d’affreux Méphistophélès, du gibier de Lucifer, la honte de la maison. C’est une infamie, une ignominie ! Quand aurez-vous fini vos scélératesses à l’égard de ce jeune Innocent, dont vous faites un martyr, dont