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XVIII

LA FUITE.


Le lendemain de bonne heure, Coz fut éveillé par trois légers coups frappés à sa porte. Il se leva, passa ses habits, entrouvrit la porte et vit avec surprise Prudence qui lui faisait signe de la suivre. Il voulut parler, elle lui fit signe de garder le silence. Surpris de ce mystère, Coz la suivit sans bruit jusque, dans la chambre où était Simplicie tout habillée, défigurée par les soufflets que lui avait donnés sa tante et surtout par les larmes qu’elle n’avait cessé de répandre depuis la veille. Prudence, pâle et défaite, avait passé la nuit à la plaindre, à la consoler ; elle avait enfin consenti à quitter avec Simplicie la maison détestée de la tante Bonbeck et à chercher un refuge chez Mme de Roubier, en qualité de voisine de campagne. Il leur fallait l’aide de Coz pour descendre leur malle, avoir une