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Boginski revint la mine effarée.

« Mâme Bonbeck, mamzelle partie, Coz parti ; personne chez eux.

MADAME BONBECK.

Partis ! Comment partis ! Où partis ?

BOGINSKI.

Moi pas savoir, mâme Bonbeck. Trouvé personne ; chambre vide.

Madame Bonbeck, impatientée.

Mon ami, je vous ai déjà dit de ne pas toujours répéter Bonbeck. Cela m’agace ; je n’aime pas cela… Allez me chercher Prudence. Je vais lui laver la tête d’importance. A-t-on jamais vu une sotte pareille, qui laisse courir cette péronnelle avec ce Polonais roux ! »

Boginski avait disparu aussitôt après avoir reçu l’ordre de chercher Prudence ; il rentra comme elle finissait de parler.

BOGINSKI.

Madame, Prudence partie, personne ! chambre vide !

MADAME BONBECK.

Elle aussi. C’est trop fort ! La misérable ! Je lui donnerai une danse qui lui fera garder la chambre à l’avenir ! Ah ! elles croient qu’on peut se moquer de moi et me planter là comme une vieille guenille ? Elles croient qu’elles iront en soirée et que je resterai à garder la maison ?… Et qu’allons-nous