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laisse, partit pour le Palais où se tenait la police correctionnelle. Ils attendirent longtemps ; on jugeait d’autres causes. Enfin on les introduisit dans la salle ; leur entrée causa quelque surprise, vu l’étrangeté des figures. Mme Courtemiche et Chéri-Mignon occupent le banc des plaignants. Mme Bonbeck et sa suite s’assoient sur le banc des prévenus.

Le président du tribunal va parler ; un grognement, puis un aboiement se font entendre. C’est Chéri-Mignon qui récuse le témoin Folo.

L’HUISSIER.

Silence, messieurs !

Chéri-Mignon aboie avec fureur.

LE PRÉSIDENT, riant.

Huissier, faites taire le plaignant.

Tout le monde rit ; Mme Courtemiche cherche à apaiser Chéri-Mignon.

LE PRÉSIDENT.

Mme Courtemiche et le nommé Chéri-Mignon, par l’organe de sa maîtresse, accusent de voies de faits et d’injures graves les nommés Prudence Crépinet, Innocent et Simplicie Gargilier, plus deux Polonais faisant partie de leur suite. Madame Courtemiche, qu’avez-vous à reprocher aux prévenus ?

MADAME COURTEMICHE.

Mon président, je leur reproche tout : cruauté, méchanceté, injustice, assassinat.