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PRUDENCE.

Si madame trouve que ce n’est pas assez comme ça, j’ajouterai qu’il empestait, qu’il montrait les dents, qu’il était grognon, hargneux.

MADAME BONBECK.

Ce n’est pas encore un grand mal. S’il empestait, c’est que sa maîtresse ne l’avait pas lavé ; s’il montrait les dents, c’est qu’il les avait belles et qu’il croyait vous plaire ; s’il était grognon, c’est que vous ne le traitiez pas poliment. Vois-tu, Prude, un chien a son amour-propre tout comme un autre ; il ne faut pas le blesser.

PRUDENCE.

Puisque madame trouve des excuses à toutes les sottises de cet animal, je n’ai plus rien à dire.

MADAME BONBECK.

Boginski, mon ami, racontez-moi ce qui est arrivé ; Prude parle comme une crécelle, sans rien dire.

BOGINSKI.

Voilà, mâme Bonbeck. Chien mauvais ; maîtresse méchante, colère ; donne claques terribles à M. Nocent ; Mme Prude crier. Moi punir Courtemiche et jeter chien sur route. Courtemiche crier, crier ; vouloir battre tous, crever œils à tous. Diligence arrêter ; camarade et moi, prendre Courtemiche, pousser à la porte ; Courtemiche grosse, pas passer, donner coups de pied ; moi pousser, camarade pousser, Courtemiche tomber assise sur la route,