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bête. Coz et moi avoir jeté chien par la fenêtre, puis Mme Courtemiche avec chien ; voilà tout.

MADAME BONBECK.

Comment, voilà tout ? Mais c’est énorme ! avec une femme furieuse qui veut plaider, vous serez condamnés à l’amende, à la prison.

BOGINSKI.

Eh bien ! pas si mauvais ? Amende, pas payer, pas d’argent ; prison, pas bien grand malheur ; gouvernement nourrit et couche. Pauvres Polonais habitués à mal coucher, mal manger. Pas souvent rencontrer des Bonbeck, si bon, si excellent. »

Boginski termina sa phrase en baisant avec attendrissement les mains ridées de sa bienfaitrice, qui éclata en sanglots.

MADAME BONBECK.

Mon pauvre garçon ! hi ! hi ! hi ! je suis désolée, hi ! hi ! hi ! Il faut aller demain au tribunal ; le juge d’instruction vous interrogera. Le papier dit que c’est à une heure. Hi ! hi ! hi ! J’irai avec vous, mon ami, je vous protégerai ; et le pauvre Coz aussi ; car il est également appelé devant le juge d’instruction.

À peine finissait-elle sa phrase, que Prudence entra éperdue.

« Madame ! madame ! Quel malheur, mon Dieu ! Comment faire ? Oh ! madame ! Faut-il que j’aie vécu pour voir une chose pareille ! Mes pauvres jeunes maîtres ! Ils ne peuvent pas aller là-bas ; n’est-ce