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LE PORTIER.

Gargilier ? connais pas. Je ne fais pas crédit à l’inconnu.

L’ÉLÈVE.

C’est le nouvel élève arrivé ce matin ; son père est immensément riche ; il donne au fils tout ce qu’il veut ; il n’y a pas de danger que vous perdiez avec lui.

LE PORTIER.

C’est possible ! Mais, tout de même, Je ne serais pas fâché d’avoir mon argent ; si demain je ne suis pas payé, je fais du bruit.

L’ÉLÈVE.

Vous serez payé demain, c’est moi qui vous le dis.

LE PORTIER.

Avec ça que vous êtes de bonne paye, vous qui n’avez jamais un sou ! C’est toujours les autres qui payent pour vous.

L’ÉLÈVE.

Qu’est-ce que ça vous fait, puisque, au total, vous n’y perdez jamais rien ! Je fais aller votre commerce, moi.

LE PORTIER.

Et vous vous nourrissez bien, aussi. Voilà que vous avez mangé la moitié des provisions de votre protégé. Comment l’appelez-vous, ce brave garçon ?