ne nous permet pas cette dépense considérable ; et puis, votre présence est indispensable ici pour tous vos travaux de ferme, de plantations.
— Aussi, je compte bien rester ici avec vous.
— Mais comment alors les enfants pourront-ils y aller ?
— Je les enverrai avec la bonne et fidèle Prudence ; Simplicie ira chez ma sœur, Mme Bonbeck, à laquelle je vais demander de les recevoir chez elle en lui payant la pension de Simplicie et de Prudence, car elle n’est pas assez riche pour faire cette dépense. Quant à Innocent, je l’enverrai dans une maison d’éducation dont on m’a parlé, qui est tenue très-sévèrement, et qui le dégoûtera des uniformes dont il a la tête tournée.
— Mais, mon ami, votre sœur a un caractère si violent, si emporté ; elle a des idées si bizarres, que Simplicie sera très-malheureuse auprès d’elle !
— C’est précisément ce que je veux ; cela lui apprendra à aimer la vie douce et tranquille qu’elle mène près de nous, et ce sera une punition des bouderies, des pleurnicheries, des humeurs dont elle nous ennuie depuis un mois.
— Et le pauvre Innocent, quelle vie on lui fera mener dans cette pension !
— Ce sera pour le mieux. C’est lui qui pousse sa sœur à nous contraindre de les laisser aller à Paris,