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SIMPLICIE.

Je veux que tu me laisses tranquille, toi ; tu m’ennuies avec tes explications qui sont sottes comme toi.

PRUDENCE.

Ah ! mamzelle, ce n’est pas bien ce que vous dites là ! non, ce n’est pas bien !

La pauvre Prudence se mit à pleurer ; Simplicie, impatientée, lui tourna le dos, tout en se reprochant sa dureté envers la pauvre Prudence, si dévouée et si affectionnée. Elles arrivèrent, sans avoir dit un mot de plus, à la porte de Mme Bonbeck au moment où cette dernière descendait l’escalier pour sortir. Prudence donna à Coz l’argent nécessaire pour payer le cocher, et suivit tristement Simplicie, qui allait à la rencontre de sa tante.

MADAME BONBECK.

Eh bien ! déjà de retour ? Ta belle toilette n’a donc pas produit l’effet que tu espérais ! Quelle diable de mine boudeuse tu fais ! Et toi, Prude, pourquoi pleurniches-tu ? Raconte-moi ça ! Vous n’avez pourtant pas eu d’escorte de gamins !

PRUDENCE.

Hi ! hi ! hi ! Madame, c’est mamzelle qui me gronde, qui me bouscule, qui me dit que je suis sotte. Ce n’est pourtant pas ma faute si les domestiques sont mal élevés à Paris et s’ils se moquent de la robe de mamzelle et de son châle, et de M. Coz,