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CLARA.

Ce n’est pas bien, ce que tu dis, ma petite Sophie ; ses parents l’ont probablement obligée à venir voir sa tante.

SOPHIE.

Laisse donc ! Comme c’est probable ! Envoyer sa fille à Paris malgré elle ! Je ne crois pas cela, moi.

CLARA.

Crois ce que tu voudras, mais ne le dis pas.

SOPHIE.

Ce qui veut dire que tu crois tout comme moi, mais que par bonté tu fais semblant de croire le contraire.

MARGUERITE.

Et quand cela serait, Sophie, c’est d’autant plus beau à Clara, et tu ne devrais pas la taquiner là-dessus.

SOPHIE.

Je te prie, toi, de ne pas me prêcher ; tes sermons me mettent toujours en colère.

MARGUERITE.

Parce que je dis vrai et que tu n’as rien à répondre, ma belle amie.

SOPHIE.

Parce que vous avez le talent d’impatienter, mademoiselle, et que vous parlez sans savoir ce que vous dites, comme une corneille qui abat des noix.