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— Ah ! c’est pour ça. Attendez, j’y vais, moi, et je vais la faire habiller comme il faut. »

Mme Bonbeck se dirigea comme une flèche vers la chambre où Simplicie achevait de boutonner sa robe de satin marron.

MADAME BONBECK.

Qu’est-ce que c’est que cette toilette, mademoiselle ? Êtes-vous folle ? Allez-vous vous faire suivre et huer, comme hier, par tous les polissons des rues ? Ôtez-moi cela ! Prude, enlève cela et habille-la devant moi.

SIMPLICIE.

Mais, ma tante…

MADAME BONBECK.

Il n’y a pas de mais, tu vas défaire cette robe et en mettre une autre tout de suite, devant moi.

PRUDENCE.

Mamzelle n’a pas de robes plus simples, madame ; c’est sa moins belle.

MADAME BONBECK.

Comment diable t’a-t-on nippée ? Ça a-t-il du bon sens ! Mets ta robe de voyage, si tu n’en as pas d’autre. Prude a de l’argent ; demain elle t’en achètera une avec Croquemitaine ; mais je ne veux pas que tu sortes parée comme une châsse.

SIMPLICIE.

Ma tante, tout le monde s’habille comme cela.