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INNOCENT.

Ma tante, je voudrais bien sortir après dîner.

MADAME BONBECK.

Pour aller où, nigaud ?

INNOCENT.

Pour porter à la pension la lettre de papa.

MADAME BONBECK.

Tu es bien pressé, mon garçon ; mais je ne te retiens pas. Va où tu voudras ; restes-y si tu veux ; emmène Simplette avec toi ; je garde mes Polonais, moi.

INNOCENT.

Mais, ma tante, nous ne savons pas le chemin ; nous voudrions un Polonais pour nous mener.

MADAME BONBECK.

Sac à papier ! diables de nigauds, qui ne connaissent pas Paris ! Coz, allez avec eux, et revenez vite. Je garde mon ami Boginski. »

Pendant ce dialogue, Croquemitaine avait apporté de la salade et du fromage ; on finissait le repas, et Mme  Bonbeck se leva de table, emmenant avec elle Boginski. Peu d’instants après, on les entendit racler du violon et souffler de la flûte. Les enfants allèrent chercher Prudence, et descendirent, accompagnés de Cozrgbrlewski et enchantés de prendre l’air.