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beck la partagea en cinq parts, réservant un bout pour Prudence et Croquemitaine.

« Tiens, Croquemitaine, emporte ça et mange là-bas avec Prude, qui doit avoir l’estomac creux. J’ai une faim terrible, moi ! »

Tous mangèrent leur omelette sans souffler mot. Quand ils eurent fini, la tante Bonbeck versa à boire.

« Peu de vin, beaucoup d’eau, dit-elle en riant ; c’est mon régime et celui de ma bourse, qui est maigre et souvent vide. Ça ne vous va pas, eh ! les Polonais ? Vous aimeriez beaucoup de vin et peu d’eau ! Pas vrai ?

COZRGBRLEWSKI.

Je ne dis pas non, mâme Bonbeck ; mais faut prendre quoi on donne.

MADAME BONBECK.

Et dire merci encore, monsieur Coz. Avec vos trente sous par jour, vous auriez chez vous de l’eau de Seine et du pain de munition.

COZRGBRLEWSKI.

Je dis pas non, mâme Bonbeck ; faut prendre quoi on a.

MADAME BONBECK.

Dites donc, mon cher, ne répétez pas à chaque phrase mâme Bonbeck. Avez-vous peur que je n’oublie mon nom, par hasard ?

COZRGBRLEWSKI.

Oh ! cela non, mâme Bon…