sieurs fois par son père, mais il n’avait pas fait semblant d’entendre, pour débarrasser plus vite son frère de sa tâche.
« À présent, dit Lucas en riant, mes oreilles se sont ouvertes, et j’entends mon père qui m’appelle tant qu’il a de la voix… Voilà, voilà ! cria-t-il. J’arrive ; nous avons fini. »
Ils eurent bientôt rejoint les autres près du pommier, et tous deux demandèrent à boire et à manger. Le père s’empressa de donner à Lucas une bonne tranche de pain et un grand verre de cidre. Il servit moins abondamment Gaspard.
Tu n’aimes donc pas à tourner le trèfle, mon garçon ?
Je n’aime pas ce qui fatigue et ce qui fait chaud.
Ah ! ah ! ah ! tu es délicat, toi ? Et comment veux-tu que les choses marchent si personne ne veut se fatiguer, ni suer, ni travailler ?
Je veux bien travailler, mais dans des livres et des écritures.
Ah ! tu veux devenir un gratte-papier ! Joli amusement ! J’aime mieux devenir rouge comme un radis en travaillant la terre, que pâle comme un navet en piochant dans les livres.