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Mina.

Non, monsieur ; mais, aidée de ma bonne, je la trouverai.

Gaspard.

Voulez-vous me permettre de vous épargner la peine de chercher, madame, et de vous offrir mon bras ?

Mina.

Je veux bien, monsieur. »

Gaspard prit son chapeau et s’approcha de Mina, qui, effrayée et tremblante, passa son bras dans celui que lui offrait Gaspard. Elle tremblait si fort que Gaspard en eut pitié.

Gaspard.

Remettez-vous, madame. Pourquoi trembler ainsi ? Croyez-vous que je veuille vous rendre malheureuse ?

Mina.

Je ne sais pas, monsieur. J’espère que non.

Gaspard.

Voyons, madame, regardez-moi, et dites si j’ai l’air bien méchant.

Mina le regarda, mais sans voir, car les larmes troublaient sa vue.

« Je ne vois pas, dit-elle souriant à demi.

Gaspard.

Pourquoi donc ?

Mina.

Parce que je pleure.

Gaspard.

Et c’est ce qui me désole, ma pauvre enfant,