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Je ne vous suis pas cher, pas plus que vous m’êtes cher. Vous nous vendez votre fille pour être associé à ma maison, à mes affaires, et pour assurer votre fortune. Gaspard paye la vente de sa personne. Quand la marchandise sera encaissée, nous n’aurons de relations que celles des affaires industrielles… Je me charge du contrat. Quand pourrons-nous signer ?

M. Frölichein.

Tans guinze chours, si monsieur fotre fils feut pien.

Gaspard.

Moi, ça m’est égal. Le plus tôt possible sera le mieux.

M. Frölichein.

Foulez-vous fenir foir Mina ?

Gaspard.

C’est inutile, je la verrai le jour du mariage.

M. Frölichein.

Mais c’est imbossible ! Il faut pien gue fous fassiez connaissance et gue fous feniez foir fotre fudure.

Gaspard.

Je n’ai pas le temps : nos affaires nous occupent constamment.

M. Frölichein.

Mais gue tira la famille ?

Gaspard.

Elle dira ce qu’elle voudra ; cela ne me regarde pas.