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XXII

EFFET DE LA JOIE SUR LE PÈRE THOMAS.


Pendant que Gaspard réfléchissait, M. Féréor s’applaudissait de la détermination de son fils.

« Cinq millions récompensent grandement son acte de dévouement, pensait-il. Il doit être bien heureux maintenant qu’il sait à un million près quelle est ma fortune. Ce bon garçon, je l’aime de tout mon cœur ! Et comme il m’est attaché ! C’est la première fois de ma vie que je me vois aimé, mais réellement aimé, sans aucun calcul, avec un entier dévouement. C’est la seule chose qui me manquait ; je l’ai, je suis content… Je voudrais que ce mariage fût déjà fait. Ce gredin de Frölichein ne pourra plus me faire de tort quand sa fille sera ma belle-fille. Pauvre Gaspard ! »

Le surlendemain de la lettre, M. Frölichein arriva chez M. Féréor qui déjeunait avec Gaspard, ce dernier se leva, le fit entrer, et referma soigneusement la porte.