Tu l’aimes donc tout de bon, ce vieux bonhomme ?
Mon père, ce vieux bonhomme, comme vous l’appelez, est mon bienfaiteur, mon père. Jamais sa bonté ne s’est démentie à mon égard ; jamais il ne m’a fait un reproche, jamais témoigné le moindre mécontentement. Depuis neuf années que je suis sous ses ordres, il m’a toujours bien traité, encouragé ; il m’a payé plus largement qu’il ne l’avait promis, plus généreusement que je ne le méritais. Et enfin, il s’est attaché à moi, il m’a aimé, oui, aimé, et il a voulu devenir mon père. Voyez si je puis ne pas l’aimer aussi et lui être sincèrement dévoué.
Diantre, comme tu en parles avec feu ! Tu ne prendrais pas ma défense avec tant de chaleur. »
Gaspard sourit et voulut répondre. Mais, pendant qu’il hésitait, Lucas entra.
Gaspard ! Comment, voilà Gaspard ! Quelle belle journée pour toi que celle d’hier ! Je suis content de te voir et de causer avec toi un peu à l’aise.
Je dîne avec vous. J’ai congé aujourd’hui.
Le premier depuis huit ans ; c’est une grande joie pour nous. Où est donc ma mère ?