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couronné avec les inscriptions les plus flatteuses. De tous côtés on voyait écrit en fleurs ou en feuilles de chêne et de laurier : À notre père ! À notre bienfaiteur ! Au soleil bienfaisant du pays ! Au roi des cœurs ! Au génie ! etc. M. Féréor avait surveillé et dirigé l’arrangement et les inscriptions des ateliers qui ne devaient être ouverts qu’au moment du banquet.

L’usine des cuivres et des zincs fut particulièrement soignée et ornée.


Le jour de la fête, il fit un temps magnifique.

Le jour de la fête, il fit un temps magnifique ; on était à la fin de mai. Avant l’arrivée des invités pour l’expérience des toiles cuivre et zinc, tous les ouvriers et fournisseurs des usines se rassemblèrent dans la grande prairie devant les ateliers. Un coup de canon annonça l’arrivée de M. Féréor accompagné de Gaspard. La voiture s’arrêta au milieu de la prairie. M. Féréor descendit lestement, malgré ses soixante-dix ans ; Gaspard se plaça à sa droite. Les cris et les vivats des ouvriers furent arrêtés par un signe de M. Féréor, qui annonça qu’il voulait parler.

« Mes amis, mes enfants et messieurs ! Je vous remercie des témoignages d’affection que vous me prodiguez. Si je vous ai été assez utile dans ma vie pour que vous me regardiez comme votre bienfaiteur, j’ai le droit de vous demander de reporter une partie de votre reconnaissance sur ce jeune homme qui se tient modestement à mes côtés et qui m’a si bien servi ; il reçoit