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Lucas.

Merci, mon père ; merci, ma mère. Je pars.

Et Lucas partit en courant.

Il arriva tout essoufflé chez Gaspard ; il entra précipitamment et se jeta au cou de son frère, qui était debout près de la porte, et qui lui dit à l’oreille en l’embrassant :

« Prends garde ! Monsieur est ici. »

Lucas se retourna et vit M. Féréor qui parut étonné de cette brusque entrée.

Lucas.

Monsieur ! pardon, monsieur ! Je viens seulement embrasser mon frère et lui faire la commission de mon père et de ma mère. Me permettez-vous, monsieur, de la faire devant vous et de la faire bien franchement ?

M. Féréor.

Parle, mon ami, et bien sincèrement ; j’aime la franchise.

Lucas remercia et fit tout au long la commission de ses parents, sans omettre les injures que s’était dites le père Thomas, et les bénédictions du père et de la mère.

Gaspard.

Monsieur me permet-il de faire la réponse devant lui ?

M. Féréor.

Oui, mon fils ; je suis bien aise même de l’entendre.