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qui demeuraient trop loin, s’assoient dans un coin, ouvrent leurs paniers et en tirent leurs provisions.

Lucas.

Qu’est-ce que nous avons pour dîner ?

Gaspard.

Un œuf dur chacun et du fromage blanc. Tiens, voilà ton œuf, ton pain ; voici ma part ; le fromage et le cidre entre nous deux.

Lucas.

Et toi, Henri, qu’est-ce que tu as ?

Henri.

Quoi que j’ai ? Pas grand’chose ; du pain et du fromage passé.

Lucas.

As-tu du cidre ?

Henri.

Ma foi, non ; quand j’ai soif, je vas au puits ou à la rivière. Maman est seule, tu sais, pour gagner sa vie ; elle n’a pas de cidre à me donner.

Lucas ne dit plus rien ; les enfants mangent tous ; quand Gaspard a fini, il regarde la bouteille de cidre.

Gaspard.

Tiens, il y en a encore près de la moitié ; j’en ai pourtant bu mes trois verres comme d’habitude.

Lucas.

C’est moi qui n’ai pas encore bu ; laisse-moi la bouteille, je vais boire tout à l’heure.

Gaspard.

Dépêche-toi, que nous ayons le temps de jouer.