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Gaspard s’arrêta, regardant avec inquiétude M. Féréor qui ne l’avait pas quitté des yeux, et qui continuait son sourire.

Après quelques instants de silence, M. Féréor prit les deux mains de Gaspard et les serra dans les siennes.

« Tout juste ce que j’aurais fait moi-même. C’est tout ce qu’il y a de mieux ; personne n’y perdra, et tout le monde y gagnera. »

Gaspard, dans sa joie, baisa la main de M. Féréor. Celui-ci sourit, mais cette fois avec bienveillance.

M. Féréor.

Encore une question. Dans quel délai t’engagerais-tu à payer cent cinquante mille francs à ton père ?

Gaspard.

Dans un délai de quinze jours, monsieur.

M. Féréor.

Où et comment trouveras-tu cent cinquante mille francs ?

Gaspard.

Dans votre caisse, monsieur ; j’espère que vous voudrez bien me les prêter, ayant pour gage l’héritage entier que mon père m’abandonnera en touchant son argent.

M. Féréor.

Et si je ne te les prête pas ?

Gaspard.

Je les emprunterai chez le notaire de Bordeaux avec l’héritage pour gage de payement.