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Lucas.

Non, non, tous en bon état ; je viens te consulter pour une affaire.

Gaspard.

Est-ce que j’ai le temps ? Adresse-toi au maître d’école ; il en sait assez pour les affaires que tu as à traiter.

Lucas.

Mais non ; il s’agit d’un héritage de deux cent mille francs. Que veux-tu qu’il y fasse ?

Gaspard.

Un héritage ! Deux cent mille francs ! De qui donc ?

Lucas.

Une vieille cousine Danet, morte à Bordeaux, et qui a tout laissé à mon père. Il ne sait comment faire.

Gaspard.

Deux cent mille francs ! répéta Gaspard tout pensif. Écoute, laisse-moi la lettre ; je la lirai, j’y réfléchirai, et peut-être pourrai-je éviter à mon père l’ennui d’y aller.

Lucas.

Et quand pourrai-je venir chercher la réponse ?

Gaspard.

Après-demain ; demain peut-être. Je te le ferai savoir par le petit Henri qui passe par chez vous tous les soirs en revenant de l’usine. Adieu, Lucas, adieu ; va-t’en, je suis pressé.