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Gaspard.

M. Soivrier n’est pas trop content, monsieur. Il aimait Urbain. Mais je ne me permettrai pas d’ennuyer monsieur de ce que j’entends dire.

M. Féréor.

Je t’ordonne de dire tout.

Gaspard.

Puisque Monsieur l’ordonne, j’obéirai, comme c’est mon devoir pour tout ce que monsieur veut bien me commander. M. Chrétien a causé avec M. Soivrier du renvoi d’Urbain ; ils ont beaucoup blâmé la dureté de monsieur ; ils ont parlé de faire entrer Urbain sans le faire savoir à monsieur. M. Soivrier veut le mettre dans l’atelier des creusets, parce que monsieur n’y entre jamais ; puis il le mettra dans l’atelier des barres de cuivre à détirer.

M. Féréor.

Nous verrons bien ! Comment Soivrier, qui avait ma confiance, a-t-il des sentiments aussi mauvais, aussi perfides ?

Gaspard.

C’est probablement, monsieur, pour contenter les parents d’Urbain ; M. Chrétien leur a demandé Mlle Céline, ils ont répondu : « Vous l’aurez quand vous aurez fait donner à Urbain une belle position dans les ateliers de M. Féréor. »

M. Féréor.

Mais Soivrier, qui ne demande pas Mlle Céline, comment aide-t-il Chrétien à me tromper ?