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Gaspard.

Mon père, vous avez laissé planter des arbres sur votre terrain. Le voisin Basile n’a pas le droit de planter là.

Thomas.

Si fait, mon ami ; c’est lui qui me borne.

Gaspard.

Mais la loi défend qu’un voisin plante des arbres plus près que six pieds (deux mètres) d’un terrain qui ne lui appartient pas.

Thomas.

Es-tu sûr de ce que tu dis ?

Gaspard.

Très sûr ; j’ai étudié tout ça avant d’entrer chez M. Féréor. Vous voyez bien que lorsque les arbres grandiront, ils feront tort au bois et surtout à la haie, et que vous perdrez votre fossé et le terrain pour le réparer.

Thomas.

Tu as raison ; et moi qui ai laissé faire !

Gaspard.

Il n’y a pas de mal ; vous pouvez les lui faire arracher et replanter plus loin.

Thomas.

Ce coquin de Basile ! Voyez-vous ça ! il m’avait chipé six pieds de terrain tout le long du bois ! Dis donc, mon Gaspard, toi qui connais la chose, va parler à Basile, et dis-lui qu’il ait à arracher ses arbres et à les planter plus loin.

Le père Thomas fut enchanté de la découverte