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coucher du soleil, une foule de gens malades vinrent à Jésus ou lui furent apportés pour qu’il les guérît. Il imposait les mains sur chacun des malades, et ils étaient guéris.

Les démons sortaient, à son ordre, du corps des possédés ; ils criaient en disant : « Vous êtes le Fils de Dieu ! » Mais Jésus leur défendait, avec menaces, de dire qu’il était le Christ et qu’ils le savaient.

Élisabeth. Qu’est-ce que c’est, être possédé par le démon ? Est-ce tout simplement être méchant ?

Grand’mère. Non ; être possédé du démon, c’est avoir le malheur de lui appartenir même par le corps, et le corps est obligé d’obéir au démon, qui demeure en lui.

Élisabeth. Comment est-on possédé ? Est-ce une punition ?

Grand’mère. Presque toujours ; quelquefois, pourtant, c’est une épreuve pour exercer l’humilité ou pour mieux faire comprendre le bonheur d’appartenir à Jésus.

Élisabeth. Est-ce que les possédés pèchent quand le démon les fait blasphémer et commettre de méchantes actions ?

Grand’mère. Non, car ils ne sont plus libres, pas plus que ne l’est un fou qui ne sait plus ce qu’il fait, ou bien que tu n’es libre toi-même si on prend ta main de force pour donner un soufflet à ton voisin.

Henri. Y a-t-il encore des possédés ?

Grand’mère. Oui, mais ils sont très-rares dans les pays chrétiens où Jésus est connu, aimé et servi.