Page:Segur - Evangile d une grand mere.djvu/75

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Et ils les remplirent jusqu’au haut, Jésus leur dit :

« Puisez maintenant dans ces vases, et portez-en à l’intendant. »

Et ils portèrent ce qu’ils avaient puisé. Aussitôt que l’intendant eut goûté cette eau changée en vin, ne sachant pas d’où venait ce vin si excellent, il alla trouver le maître de la maison, et lui dit :

« Qu’avez-vous fait, Maître ? Quand on a beaucoup de convives et un grand repas, on commence toujours par donner le meilleur vin, et on sert le moins bon à la fin quand les convives ont beaucoup bu et qu’ils ne distinguent plus autant le bon vin du mauvais. Mais vous, vous avez réservé, pour la fin, le meilleur, le plus excellent de tous les vins. »

Le maître ne comprit pas ce que lui disait son intendant, parce qu’il ne savait pas que le vin eût manqué et que Jésus eût fait le miracle de changer l’eau en vin ; mais les serviteurs qui avaient puisé l’eau savaient bien ce qu’il en était, et ils le dirent au maître et à l’intendant, qui furent remplis d’admiration et de joie. Ce fut le premier miracle public de Jésus ; il donna plus de force à la foi de ses disciples.

Henri. Pourquoi dites-vous public, Grand’mère ? Est-ce que Jésus avait déjà fait des miracles cachés ?

Grand’mère. L’Évangile n’en parle pas, mon enfant ; mais les auteurs sacrés et les saints inspirés de Dieu, qui ont écrit ce qui leur a été révélé, laissent croire que Jésus a fait beaucoup de miracles dès sa naissance, sans qu’on sût qu’ils venaient de sa toute-puissance et de sa bonté.

Henri. Vous dites, Grand’mère, que les saints ont eu des choses révélées ; qu’est-ce que c’est, révélé ?