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nous importe à vous et à moi ? mon heure n’est pas encore venue. »

Henriette. Femme ! Pourquoi Notre-Seigneur parle-t-il ainsi à la Sainte Vierge ?

Grand’mère. Ce n’était pas pour la réprimander ; mais n’oublie pas, chère petite, qu’il y avait en Jésus deux natures différentes, que Jésus était Fils de Dieu avant d’être le Fils de la Sainte Vierge, qu’il était homme et qu’il était Dieu. S’il était fils respectueux et soumis de Marie, comme homme, il était, comme Dieu, au-dessus d’elle, et ne recevait de direction que de Dieu son Père. Il n’avait pas fait de miracles publics jusque-là, parce que le temps de sa mission n’était pas encore arrivé ; et il voulait la commencer au jour prédit par les Prophètes et marqué par le bon Dieu. Pourtant, en faveur de sa Mère et parce qu’elle le désirait, il voulut bien faire le miracle qu’elle demandait. Et la Sainte Vierge était si sûre de la tendresse de son Divin Fils, que, sans se troubler de la réponse qu’il venait de lui faire, elle se retourna vers l’intendant et vers ceux qui servaient et leur dit :

« Faites tout ce qu’il vous dira. »

Il y avait là six grands vases de pierre qui servaient à conserver l’eau pour les purifications des Juifs.

Valentine. Qu’est-ce que c’était, les purifications ?

Grand’mère. C’était se laver la bouche et les mains après les repas, se laver les pieds chaque fois qu’on rentrait, faire laver les pieds à tous les étrangers qui venaient visiter les personnes de la maison, etc. Il y avait donc pour cet usage six grands vases qu’on avait préparés. Jésus dit aux serviteurs :

« Remplissez d’eau ces vases. »