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après ta mort, et bien plus sévèrement que tu ne l’aurais puni toi-même. Ainsi, il vaut mieux se mortifier pendant qu’on vit, pour que le bon Dieu n’ait plus à punir après la mort.

Jacques. Alors, qu’est-ce qui arrive ?

Grand’mère. Il arrive que le bon Dieu, ne trouvant plus rien à punir, mais seulement nos bonnes actions à récompenser, nous fait entrer tout de suite dans le Paradis avec lui, avec la Sainte Vierge, les Anges et tous les Saints, et que nous sommes très-heureux toujours et toujours.

Jeanne, réfléchissant. Toujours !… Toujours !… c’est que c’est bien long, toujours !

Grand’mère. C’est si long, que cela ne finit jamais. Et je vous le demande, mes chers petits, ne vaut-il pas mieux entrer ainsi tout de suite au Paradis, que de brûler quelquefois très-longtemps dans les flammes du Purgatoire ? Le Purgatoire, c’est la pénitence de ceux qui n’ont pas fait assez pénitence sur la terre. L’Enfer, qui est éternel comme le Paradis, est la pénitence de ceux qui n’ont pas voulu faire du tout pénitence sur la terre.

Je vous disais donc que Jésus voulut nous donner l’exemple de la mortification. Il se retira tout seul dans le désert.

Petit-Louis. Celui de saint Jean-Baptiste ?

Grand’mère. Le même désert, mais pas à l’endroit qu’avait habité saint Jean-Baptiste ; d’ailleurs saint Jean-Baptiste n’y était plus depuis un an. Il était habituellement sur les rives du Jourdain pour y baptiser.

Marie-Thérèse. Où était-il quand Jésus entra dans le désert ?

Grand’mère. Il parcourait la Judée et la Galilée pour an-