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maintenir l’ordre, et pour en envoyer à Rome, à l’Empereur. Très-souvent, les Publicains faisaient payer plus qu’on ne devait, et personne ne pouvait les souffrir à cause de cela : les Juifs les appelaient des voleurs. Voilà pourquoi Jean-Baptiste leur disait de ne pas faire payer plus qu’on ne leur devait. Les soldats lui demandaient aussi ce qu’ils devaient faire.

« N’employez pas les coups ni la violence pour vous faire donner ce qu’il vous faut, et ne demandez pas plus qu’il ne vous faut, » leur répondait Jean.

Le peuple trouvait Jean-Baptiste si bon, si vertueux, si admirable, qu’il croyait voir en lui le Christ ; le Messie promis qu’on attendait alors, d’après ce qu’avaient annoncé les Prophètes. Mais Jean leur dit :

« Moi, je baptise seulement dans l’eau ; mais vous allez en voir un autre plus puissant que moi, qui vous baptisera dans le Saint-Esprit. Et moi, je ne suis rien auprès de lui ; je ne suis pas digne de délier les cordons de sa chaussure. »

Le Roi Hérode, fils de l’ancien Hérode et successeur de son frère Archélaüs, voulut le connaître ; Jean-Baptiste, bien loin de le flatter et de le complimenter, lui fit souvent des reproches de la vie méchante qu’il menait. Hérode se fâchait ; il n’osait pourtant lui faire de mal, parce qu’il le craignait à cause de sa vertu et de la grande réputation qu’il avait parmi le peuple.