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Cénacle aussitôt après que Notre-Seigneur fut déposé dans le tombeau ; ils pleuraient et ils priaient avec elle.

Marie-Thérèse. Qu’est-ce qu’on appelait le Cénacle ?

Grand’mère. Le Cénacle était la salle où Jésus avait soupé le jeudi soir avec ses disciples et où il avait institué la sainte Eucharistie.

Saint Jean avoue lui-même dans son Évangile qu’ils avaient tous oublié la prophétie de Jésus touchant sa résurrection ; excepté la Sainte Vierge, ils avaient tous perdu la foi en la Divinité de Notre-Seigneur. Ils étaient comme hors d’eux-mêmes et ne savaient plus que croire. La Sainte Vierge seule connaissait ce qui devait arriver ; mais alors, comme pendant la vie de son Divin Fils, elle conservait toutes ces choses dans son cœur.

Les autres Apôtres s’étaient dispersés depuis le jeudi soir, peu après l’arrestation de leur Maître. Ils avaient passé le vendredi et le samedi dans l’abattement, presque dans le désespoir. Thomas Dydime, l’un des douze Apôtres, saisi d’une terreur panique, s’était même enfui au loin, hors de Jérusalem.

Les Apôtres, réduits au nombre de dix, à cause de la trahison de Judas et de la fuite de Thomas, s’enfermèrent dans le Cénacle. Leur esprit était bouleversé et ils n’avaient qu’un seul sentiment, la peur des Juifs.

Depuis le vendredi soir, les gardes s’étaient succédé près du tombeau ; ils étaient plusieurs ensemble pour mieux le garder.

Les saintes femmes, en rentrant à Jérusalem, s’étaient hâtées d’acheter cent livres de parfums pour achever le len-